Le Premier ministre Edouard Philippe a défendu vendredi à Berlin les réformes menées dans son pays et préparé le terrain aux prochaines propositions européennes du président Macron, auxquelles Angela Merkel a réaffirmé son soutien de principe.Lire l'<a target="_blank" href="http://www.larep.fr/monde/2017/09/15/europe-edouard-philippe-defend-a-berlin-les-projets-de-macron_12552145.html">article</a>
Avec 37 % de diplômés en 2015, elle dépasse de loin la moyenne (25 %) des 35 pays que compte l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Lire <a target="_blank" href="http://www.allemagne.diplo.de/Vertretung/frankreich-dz/fr/__pr/nq/2017-09/2017-09-13-etudes-ocde-2017-pm.html">l'article</a>
L’efficacité énergétique joue d’ores et déjà un rôle important dans l’économie allemande et elle est de ce fait à la fois source d’emplois et d’innovations. En Allemagne, les secteurs de la construction ainsi que de l’industrie et du commerce comptent parmi les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre. Leur transition éco-énergétique joue un rôle crucial afin que l’Allemagne atteigne son objectif de protection du climat. <b>Le bâtiment et l’industrie, marchés des technologies énergétiquement efficaces</b><br />En Allemagne, le secteur du bâtiment correspond à 35% de la consommation d’énergie et à 33% des émissions de gaz à effet de serre. C’est également le cas pour le parc immobilier existant : une grande partie des logements a été construite avant l’entrée en vigueur du décret allemand sur l’économie d’énergie (EnEV) qui est l’un des plus importants instruments en faveur de l’efficacité énergétique. Ce décret régit notamment les exigences énergétiques pour les constructions nouvelles comme le seuil maximal autorisé en besoins annuels en énergie primaire. Afin de rendre ce secteur plus efficace énergétiquement, plusieurs mesures sont mises en place comme la sensibilisation à la transition énergétique, des projets pilotes, des allégements fiscaux et les formations initiale et continue des experts. L’industrie et le commerce ont recours à une grande quantité d’énergie représentant actuellement environ 44% de la consommation d’énergie en Allemagne. Les deux tiers de cette énergie finale est utilisée pour la production de chaleur, environ un tiers pour les machines et les moteurs. C’est précisément ce secteur qui présente le plus grand potentiel d’économie par exemple en introduisant de nouveaux procédés et matériels dans le processus de production, en optimisant les processus existants et en généralisant le recours à la cogénération. Afin d’inciter les entreprises à utiliser ce potentiel, les Lands et le gouvernement mettent à disposition différents outils. L’Etablissement de crédit pour la reconstruction (KfW) constitue un instrument important notamment pour investir dans la production économe en énergie ou dans l’utilisation de la chaleur perdue dans les entreprises. <b>Les chances de l’efficacité énergétique à l’export </b><br />A l’échelle mondiale, la multitude de solutions proposées par les entreprises allemandes du secteur de l’efficacité énergétique contribuent à la réduction des besoins en énergie de l’industrie et du bâtiment. Cependant, ce potentiel n’est souvent pas suffisamment exploité. C’est ce que montre clairement une étude de l’Agence international de l’énergie (AIE) de 2010 : si l’industrie utilisait des technologies énergétiquement efficaces, ce sont 26 exajoules qui pourraient être économisés dans l’ensemble du monde jusqu’à 2030, soit environ la consommation annuelle de courant électrique des Etats-Unis et de la Chine réunis. En ce qui concerne le secteur de la construction, une autre étude de l’AIE indique qu’une réduction de 77% de la consommation d’énergie d’ici le milieu du siècle est indispensable afin de limiter le réchauffement climatique en-dessous de 2°C. En outre, l’étude indique qu’environ 40 exajoules pourraient être économisés d’ici 2050. Dans ces deux secteurs, la consommation d’énergie et les coûts qu’elle induit ainsi que les émissions de gaz à effet de serre pourraient donc être considérablement réduites grâce au renforcement des technologies et des services efficaces énergétiquement. Ce sont autant de possibilités à l’export qui s’offre aux entreprises allemandes. <b>Initiative d’énergie à l’export </b><br />Afin d’inciter les entreprises allemandes proposant des solutions d’efficacité énergétique à s’exporter, le Ministère fédéral de l’Economie et de l’Energie (BMWi) a lancé en 2007 une initiative d’exportation pour l’efficacité énergétique (Exportinitiative Energieeffizienz). Ce programme autrefois connu sous le nom d’Exportinitiative Energie soutient en particulier les PME dans leur développement à l’export. A cet égard, les voyages d’affaires organisés par les Chambres de commerce allemandes à l’étranger (AHK) donnent la possibilité d’établir de nouveaux contacts sur les marchés convoités. Lors de ces évènements, les AHK organisent dans chaque pays des rendez-vous avec de potentiels partenaires identifiés au préalable selon les souhaits des entreprises allemandes. En plus des voyages d’affaires, cette initiative offre aussi un éventail d’offres dont des réunions d’informations, des voyages découvertes ou la participation à des salons à l’étranger. Les entreprises intéressées peuvent trouver toutes les informations à l’adresse suivante : <link typo3/www.german-energy-solutions.de _blank>www.german-energy-solutions.de </link>
Trois semaines avant la présentation du budget 2018, les économistes de Coe-Rexecode ont comparé le niveau des prélèvements obligatoires en France et en Allemagne. Sans surprise, les impôts et taxes sont plus élevés dans l'Hexagone qu'outre-Rhin. Globalement, en 2015, le taux de prélèvements obligatoires représentait 45,9 % du PIB en France contre 38,8 % en Allemagne. <a target="_blank" href="https://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/010215677990-impots-une-nouvelle-etude-confirme-le-grand-ecart-entre-la-france-et-allemagne-2112218.php#uhISzdUzyLlCDV1i.99">En savoir plus</a>
<b>L’exemple Allemand <br /><br /></b>On attend pour l´Allemagne, grâce à l´Industrie 4.0, une augmentation de la valeur ajoutée d´environ 80 milliards d’euros entre maintenant et 2025 et une croissance complémentaire du PIB de 1,7% par an. La croissance viendra des produits innovants, de nouveaux services, et de procédés plus efficaces. En comparaison avec d´autres pays industrialisés, l´industrie a une part très élevée dans la création de valeur ajoutée brute. La part des PME dans l’économie allemande est très significative (79.2% des employés et 54.8% de la valeur nette ajoutée). Beaucoup de ces PME sont des leaders mondiaux dans leur domaine. <br /><br />Aujourd´hui cependant 20% de ces sociétés seulement ont digitalisé leur chaine de valeur. De nombreuses entreprises industrielles disposent de volumes de données importants sans les utiliser efficacement : le « Big Data » n´est utilisé que par un peu plus de 10% des entreprises. Une certaine réticence quant aux aspects juridiques et de sécurité informatique en sont l´une des raisons mais aussi le fait de ne pas savoir « où commencer » dans la digitalisation. <b>La digitalisation de l’énergie, support à l’industrie 4.0 <br /></b><br />L´aspect énergétique pourrait en être le fil conducteur : l’Allemagne a en effet développé le programme ambitieux de transition énergétique, appelé « Energie Wende », qui permet notamment de produire l’électricité grâce à des sources renouvelables, par exemple éolien ou solaire. Il s’agit d’un changement de paradigme majeur, passant d’un modèle avec des grands systèmes de production (nucléaire, centrales thermiques) à un système énergétique plus décentralisé et digitalisé. C’est pourquoi de nouveaux appels d´offres venant du BMWI (Ministère de l´économie et de l´énergie allemand) à hauteur de plusieurs centaines de millions d´Euro (« Savings meter », « step-up !» ou « SINTEG ») auront pour but le développement de l´offre de service et de solutions d´efficacité énergétique en mettant la numérisation en avant. <br /><br />Dans ce contexte, l'industrie représente environ 30 % de la consommation énergétique de l'Allemagne avec des prix de l´électricité et des énergies primaires parmi les plus élevées d´Europe. Pour réduire son empreinte écologique mais aussi rester compétitive, l´industrie Outre-Rhin devra augmenter son efficacité énergétique de façon significative. Or l'efficacité énergétique a seulement augmenté de 1,6% entre 2008 et 2014, ce qui est inférieur aux 2,1% prévu par le plan gouvernemental. Les sources les plus faciles à atteindre ont été épuisées : les anciennes machines et composants ont été remplacés par d´autres plus eco-efficaces, mais cela ne suffit plus. En 2013 Siemens chiffrait à 200 TWh le potentiel économiquement attractif non capté. <br /><br />L´Allemagne est ainsi devenu le pays au monde où il y a le plus grand nombre d´entreprises certifiées ISO 50001 (système de management de l’énergie, qui est donc à l’énergie ce que l’ISO 9001 est à la qualité). Publiée en 2011, cette norme est d’application volontaire par les entreprises, qui y ont vu l’opportunité d’améliorer significativement et de manière proactive leur performance énergétique. Un nouveau métier, baptisé « Energy Manager », a ainsi vu le jour. Une première étape consiste à réaliser un audit des installations industrielles et des bureaux, de manière à identifier les potentiels de gain et à prioriser les actions. Grâce à la remontée des informations de consommation d’énergie, mais aussi des facteurs d’influence tels que la météo, le planning de production ou d’autres informations issues de l’Internet des Objets, les entreprises ont amélioré leur compréhension des leviers à leur disposition. <b>De nouveaux leviers de performance industrielle <br /></b><br />Parmi ces leviers, on trouve l’amélioration des procédés, de la métrologie et des systèmes d’information. Une installation systématique de compteurs intelligents, soutenu par la loi sur la digitalisation du marché de l´énergie de juillet 2016, facilitera la prise de décision. Les industriels participent aussi activement aux mécanismes de marché favorisant la gestion de la capacité et de la flexibilité du réseau. Un industriel peut ainsi consommer au meilleur moment et piloter ses achats d’énergie au meilleur tarif, ainsi que ses ventes de produits finaux à ses clients, dont le coût de revient est partiellement indexé sur l’énergie. <br /><br />Prenons l’exemple de l’industrie agroalimentaire. Quand un industriel produit une tonne d’amidon, produit de transformation à la base de notre alimentation, il utilise des matières premières agricoles comme le maïs ou le blé, ainsi que de l’électricité ou du gaz naturel. Toutes ces ressources sont échangées sur des marchés internationaux, avec des prix très volatiles et donc un risque financier important pour l’entreprise. Mieux gérer ces ressources permet de piloter sa marge opérationnelle et d’améliorer sa compétitivité. L’amélioration de la performance environnementale devient donc le moteur de la performance industrielle ! <br /><br />Une corrélation se fait jour : les segments industriels - l´agroalimentaire, l´électronique, la construction mécanique et métallique ainsi que la chimie - qui investissent fortement dans l´efficacité énergétique, investissent aussi fortement dans l´industrie 4.0. Des plateformes de digitalisation de l´industrie ont été mises en place aussi bien au niveau national (Effizienzfabrik : VDMA avec BMBF) que régional (Baden-Württemberg : Ultraeffizientfabrik, Fraunhofer) en utilisant comme l´un des points principaux d´ancrage l´efficacité énergétique. <b>Vers des systèmes industriels distribués et adaptatifs ? <br /><br /></b>L’évolution du monde de l’énergie vers un système d’actifs de production et de consommation décentralisés permet de mieux comprendre la révolution industrielle à venir : celle des flux d’information distribués. Une usine qui grâce à des imprimantes 3D pourra adapter jusqu’aux produits fabriqués dans l’entreprise en fonction de la demande. Un nouveau paradigme, la « blockchain », permet de décentraliser complétement les flux d’information, sans intermédiaire. Si de nombreux verrous technologiques existent encore aujourd’hui, il devient possible d’imaginer que chaque machine ou objet connecté puisse ainsi communiquer de manière autonome et sécurisée avec les autres, apprendre et enrichir son mode de fonctionnement grâce aux technologies de l’intelligence artificielle. Les modèles d’affaires en seraient fortement impactés, via une plus grande flexibilité de l’outil industriel, de son adaptation en temps réel aux contraintes des consommateurs ainsi qu’une optimisation des flux logistiques. <i>Texte : Raphael Goldstein (GTAI) et Fabien Imbault (Evolution Energie)</i>